Les entreprises fédérales ont globalement réalisé les objectifs du Conseil fédéral en 2015
Berne, 23.03.2016 - Lors de sa séance d’aujourd’hui, le Conseil fédéral a adopté les rapports sur la réalisation des objectifs stratégiques des entreprises fédérales (CFF, Poste, Swisscom et Skyguide) en 2015 à l’intention des commissions de surveillance parlementaires. Alors que la Poste, Swisscom et Skyguide ont globalement réalisé les objectifs stratégiques qui leur ont été assignés, les CFF ne les ont réalisés que partiellement. La situation financière des CFF reste un défi.
CFF : trafic voyageurs positif, trafic marchandises sous pression
En 2015, les CFF ont réalisé un résultat annuel de 246 millions de francs (2014 : 373 mio). Ce recul est avant tout dû à des bénéfices en baisse réalisés par les ventes d’immobiliers, à la hausse du déficit dans le secteur infrastructure et au franc fort. L’endettement net productif d’intérêts s’est accru de 532 millions de francs pour s’établir à 8,2 milliards, soit 6,9 fois l’EBITDA (résultat d’exploitation avant amortissements). Le Conseil fédéral attend des CFF que l’endettement net productif d’intérêts se limite à 6,5 fois l’EBITDA. Les CFF étudient des mesures de réduction des coûts de l’ensemble du système afin d’améliorer la situation financière.
Dans le secteur de l’infrastructure, les CFF n’ont atteint les objectifs que partiellement. En 2015, l’exploitation et le maintien de l’infrastructure fortement sollicitée ont de nouveau requis des travaux d’entretien supplémentaires et mobilisé nettement plus de ressources, ce qui a conduit à un résultat annuel négatif dans le secteur Infrastructure Réseau (-141 mio CHF). Dans le trafic marchandises, les CFF n’ont pas confirmé les résultats positifs des deux années précédentes. Le résultat annuel de -22 millions de francs (2014 : 32 mio CHF) est principalement imputable à CFF Cargo Suisse. L’entreprise a pris des mesures supplémentaires afin d’assurer la bonne marche des affaires dans ce secteur difficile. Le trafic voyageurs a augmenté son bénéfice, qui passe de 104 à 131 millions de francs. Le nombre des passagers a aussi augmenté: de 2,8 % dans le trafic régional (2014 : 4,6 %) et de 1,5 % dans le trafic grandes lignes (2014 : 1,8 %). La ponctualité et la satisfaction des clients, de haut niveau, ont légèrement progressé. Le bilan des prestations du secteur immobilier est bon. Les objectifs en matière de sécurité ont été atteints. Des progrès notables ont été réalisés en ce qui concerne les objectifs environnementaux (réduction des émissions de CO2 et programme d’économie d’énergie).
Les CFF ont globalement atteint les objectifs en matière de personnel. Une nouvelle CCT d’une durée de validité de quatre ans est entrée en vigueur le 1er janvier 2015 pour la maison mère. La satisfaction du personnel s’est détériorée, passant de 66 à 64 points.
La Poste : Evolution différenciée - bon bilan
En 2015, La Poste a atteint les objectifs assignés par le Conseil fédéral. Le service universel (services postaux et de paiement) a été fourni à des prix équitables et avec la qualité requise. En raison du franc fort, les prix pratiqués par la Poste ont été moins avantageux en comparaison internationale que les années précédentes. L’indice de satisfaction global des clients de la Poste était de 80 points sur un maximum de 100, correspondant à la valeur des deux années précédentes. Les parts de marché de la Poste dans son principal secteur d’activité (lettres, colis, trafic de paiement et transport des voyageurs) sont restées stables. En revanche, le volume des lettres adressées a continué de reculer (-1,4 % par rapport à 2014) à l’instar du volume des journaux distribués (-3,8 %). Le transport des colis enregistre une hausse de 3,2 % due au commerce électronique (commandes internet). La Poste répond à cette évolution en donnant davantage à la clientèle la possibilité de gérer elle-même les envois (automates My Post 24, points PickPost, distribution le soir).
Les produits d’exploitation sont inférieurs de 147 millions de francs à ceux de l’année précédente. Le bénéfice du groupe, de 645 millions de francs, est supérieur de 7 millions de francs par rapport à l’année précédente, imputable notamment à de meilleures valeurs comptables sur le marché des services financiers. Le résultat de Réseau postal et vente s’est péjoré par rapport à l’année précédente, en raison notamment du recul des opérations effectuées au guichet (lettres, colis, paiements). Tous les autres segments affichent un résultat positif.
La Poste s’engage en faveur de la conciliation entre la famille et le travail à l’aide par exemple de modèles de travail flexibles en matière de sites et d’horaires. Le taux de satisfaction du personnel se maintient depuis plusieurs années à un niveau élevé. La Poste attache une grande importance à la formation professionnelle; elle a formé 2077 apprentis en 2015.
Dans le domaine des coopérations et participations, la rentabilité des sociétés étrangères est toujours nettement inférieure à celle du groupe. Le Conseil fédéral attend une amélioration des résultats dans ce secteur. La part du bénéfice versée à la Confédération se monte à 200 millions de francs.
Swisscom : investissements à la hausse, bénéfice en recul et croissance en Italie
En 2015, Swisscom a su défendre sa position de leader du marché en Suisse tout en la développant de manière ponctuelle, notamment dans les nouveaux secteurs d’activité que sont la télévision et les services TI. Dans le secteur d’activité principal (téléphonie fixe, téléphonie mobile et haut débit), une certaine saturation du marché se dessine alors que l’érosion des prix se poursuit. Swisscom a par conséquent poursuivi sa stratégie de diversification en se concentrant activement sur de nouveaux secteurs d’activité dans le domaine du numérique. Swisscom a notamment fusionné les deux portails d’annuaire «local.ch» et «search.ch», a mis en place une coopération avec Coop en vue de la création d’un site de vente en ligne et a créé une joint venture avec la SSR et Ringier pour commercialiser des solutions publicitaires numériques. La filiale italienne Fastweb a également généré de la croissance. Malgré un contexte économique toujours difficile en Italie, Fastweb a enregistré une croissance à plusieurs niveaux: nouveaux clients, chiffre d’affaires, résultat d’exploitation et cash flow. Toutefois, en raison de la dévalorisation de l’Euro par rapport au franc suisse, ces résultats ne se sont pas vraiment reflétés dans les comptes du groupe.
Le résultat financier de Swisscom a notamment souffert de la constitution d’une provision de 186 millions de francs en raison d’une menace d’amende prononcée par la Commission de la concurrence. Le résultat d’exploitation avant amortissements (EBITDA) a reculé de 7 % et le bénéfice net de 20 % par rapport à l’exercice précédent. Le dividende de 22 francs par action reste inchangé. Le profit net est de 1,14 milliard de francs, dont 581 millions sont reversés à la Confédération.
Le cours de l’action a également baissé de 3,7 % en 2015. La valeur de l’entreprise (capitalisation boursière) a par conséquent reculé d’un milliard de francs. Ce recul doit cependant être considéré dans le contexte de la forte hausse enregistrée par l’action Swisscom au cours des années précédentes.
En 2015, Swisscom a investi environ 1,4 milliard de francs dans la modernisation et le développement de l’infrastructure de réseau en Suisse. L’accent a tout particulièrement été mis sur l’aménagement à large échelle du réseau à très haut débit (> 50 Mbit/s), où différentes technologies de fibre optique ont été utilisées (Fibre to the Home FTTH, Fibre to the Building FTTB, Fibre to the Street FTTS, Fibre to the Curb FTTC). Fin 2015, 2,9 millions de logements et de commerces étaient raccordés au très haut débit; d’ici 2020, ce sera le cas de 85 % des logements et des commerces dans toutes les communes de Suisse.
Skyguide : bonnes prestations opérationnelles, résultat financier stable et revers concernant le FABEC
Skyguide gère un des espaces aériens les plus denses et les plus complexes d’Europe. A l’instar de quelques autres services de la navigation aérienne, elle fournit des prestations aussi bien pour l’aviation civile que pour l’aviation militaire.
En 2015, Skyguide SA a pleinement assumé son mandat pour le compte de l’Etat. La sécurité du trafic aérien a été garantie à tout moment, la disponibilité opérationnelle des Forces aériennes a été conforme aux exigences. Le niveau des prestations opérationnelles est élevé; les retards imputables à Skyguide dans le trafic de transit et sur les aéroports nationaux étaient peu importants en comparaison internationale et ont continué de diminuer malgré une légère croissance du trafic (+1,8 %).
Skyguide a été fortement affectée par la dévaluation de l’euro par rapport au franc suisse, étant donné que la majeure partie des redevances de navigation aérienne sont facturées en euros. Les redevances de survol ont augmenté en moyenne annuelle de 11,5 %; le taux unitaire (unit rate) de Skyguide s’élevait en moyenne annuelle à 111 euros et était ainsi de 50 % supérieur au niveau moyen des partenaires du FABEC (Functional Airspace Block Europe Central; bloc d’espace aérien fonctionnel au-dessus de l’Allemagne, de la France, des pays du Benelux et de la Suisse). En raison de la stabilité du trafic aérien, l’excédent d’exploitation est resté au niveau de l’année précédente (28,1 millions de francs). L’entreprise a ainsi réalisé le principal objectif financier du Conseil fédéral; en vertu de la loi, Skyguide est une entreprise sans but lucratif.
Skyguide s’est fortement engagée en faveur de l’amélioration de l’organisation de l’espace aérien au sein du FABEC. Le projet « South East », porté par Skyguide et dont le but est de dissocier les routes dans l’espace aérien entre Genève et Bruxelles, a été suspendu peu avant sa réalisation parce qu’il n’a pas été possible d’obtenir l’accord de tous les partenaires impliqués. Malgré ce revers, Skyguide estime que la coopération au sein du FABEC est indispensable vu qu’une meilleure organisation de l’espace aérien au-dessus de l’Europe centrale contribuerait à améliorer la sécurité, la rentabilité et la compatibilité environnementale du trafic aérien.
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